Les témoignages archéologiques pour la période
sassanide (224-651) et l’époque qui a suivi la chute de la dynastie qui sont
étudiés dans le présent volume mettent en évidence que de nos jours les sources
primaires se multiplient rapidement. Elles ont des provenances diverses : les
fouilles officielles en Iran qui n’ont jamais cessé de fournir des données
nouvelles, les trouvailles fortuites, et le ‘marché des antiquités’. Bien sûr,
on peut regretter que la publication intégrale des objets de fouilles se fasse
souvent attendre de longues années, et que ceux en possession privée ne se
révèlent que lors de transactions quand ils paraissent dans des catalogues de
ventes. Trop d’objets encore ne sont connus que de quelques initiés, et rares
sont les collectionneurs privés qui font publier leur collection par des spécialistes :
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Des articles comme
ceux de Samra Azarnouche et
Frantz Grenet « La politique de l’autruche : manipulations successorales
chez les Sassanides, d’après un plat de Shāpūr
II » et de Matteo Compareti « Aquatic Scenes on Two Unprovenanced “Sasanian” Silver Dishes in the National Museum of Iran and the Wyvern Collection » n’auraient pu être écrits si les
plats d’argent de la collection Wyvern n’avaient été
publiés avec beaucoup de soins par Marco Aimone.
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Des objets
mentionnés et illustrés dans des catalogues de vente peuvent stimuler des études.
En témoigne la contribution de Christelle Jullien, Mostafa Ekhtesasi,
Amir Khanmoradi et Ehsan Khonsarinejad
« The seal of the Catholicos Bābōy
discovered? (Fifth century Iran) » qui commente un sceau appartenant à la
longue tradition iconographique du « bon berger ». Inscrit en
syriaque il est la preuve que ce motif a été utilisé par la communauté
chrétienne à l’époque sassanide.
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On peut être particulièrement
reconnaissant à Khosro Roodani
d’avoir mis à disposition pour étude quatre documents moyen-perses de l’époque
de Husraw II (590-623) supposés avoir été trouvés à Tang-e Borāq dans un coffret en
bois, ainsi qu’à Sahar Foroozanpour
qui en assure la conservation et a autorisé la publication. On trouvera dans ce
volume un de ces documents dont la première lecture et interprétation ont été
assurées par Dieter Weber : « A Recently Found Pahlavi Document from Fars from the Time of Xusrō II ».
Avec une contribution qui met en relief les rapports qui peuvent exister
entre une bulle et le contenu du manuscrit qu’elle scelle — « L’« Archive du
Tabarestān » : bulles, sceaux
et manuscrits » — se termine la « lecture » de cette
Archive dans la série des Res Orientales.
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Découvertes
lors des travaux en 2002-2008 sur le site du patrimoine
mondial de Taḵt‑e Solaymān
où se trouvait à l’époque sassanide le grand temple du feu zoroastrien d’Ādur Gušnasp, quatre bulles font l’objet
de la contribution de Yousef Moradi et Almut Hintze « Interactions between Christian and Jewish minorities and the Zoroastrian fire temple of Ādur-Gušnasp in the light of new sigillographic
evidence from Takt-e Solaymān ».
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Enfin, Rika Gyselen traite dans
« Quatre notes de numismatique : monnaies arabo-sassanides de
cuivre » des matériaux qui proviennent de sources très
diverses : les fouilles de Suse, de Qaṣr-i Abu Naṣr, de Naqš-i Rustam et d’Iṣṭakhr ainsi que de
nombreuses collections privées.